Il existe chez l'Homme, des LTCD4+ autoréactifs, dont certaines reconnaissent des protéines de la gaine de myéline (qui sont donc des antigènes). Cependant, ce n'est pas leur présence dans le corps qui est à priori dangereuse, mais bien
leur rencontre avec la gaine de myéline car c'est le contact qui induit leur activation et qui, par conséquence, déclenche la maladie.
Il existe plusieurs hypothèses
qui visent à expliquer l'activation des LT4 autoréactifs :
Le mimétisme moléculaire : les lymphocytes T sont pourvus de récepteurs, appelés TCR.
Il s'avère qu'un même TCR peut reconnaître différents antigènes présentés par
des cellules présentatrices d'antigènes, s’ils ont une structure tridimensionnelle proche et si il y a une même
répartition des charges. Par ailleurs, un virus et une cellule du soi, peuvent
avoir un épitope commun, c'est-à-dire le même déterminant antigénique reconnu
par les lymphocytes T ou les lymphocytes B. Il y a donc une relation possible entre infection et
déclenchement de la Sclérose en Plaques. En effet, suite à une réaction immunitaire induite par
un virus ayant un épitope commun avec la myéline, il y a une augmentation du
nombre de lymphocytes T et ils circulent plus dans le sang, il y a donc plus de chance (ou
risque) qu'un lymphocytes T rencontre la myéline et reconnaisse son antigène. Ainsi, une
seconde réponse immunitaire, dirigée cette fois spécifiquement contre la
myéline, se met en place d'où le déclenchement d'une maladie auto-immune :
la Sclérose en Plaques. Cependant, il n'y a actuellement aucun agent pathogène connu qui
pourrait sembler être à l'origine d'un tel mimétisme moléculaire.
L'activation par des super-antigènes : le procédé n'est pas encore très clair, cependant il serait
possible que des super-antigènes provoque l'activation des lymphocytes T autoréactifs
contre la myéline. Un super-antigène est un activateur polyclonal, c'est-à-dire
qu'il active plusieurs lymphocytes T différents, cette activation fait que les lymphocytes T sécrètent de grandes quantités de cytokines, qui attirent d'autres cellules
immunitaires. Il y a donc plus de risques pour qu’un lymphocytes T complémentaire de la myéline
rencontre sa cible. Il a été montré que suite à l'injection de super-antigènes,
des animaux ont contracté une maladie auto-immune.
Un défaut des lymphocytes T régulateurs (Tregs) : les Tregs sont une sous population des LTCD4, ils permettent
de supprimer la prolifération d'autres lymphocytes T effecteurs. Les Tregs sont
reconnaissables car ils portent à leur surface un marqueur CD25, qui est une
molécule présente dans le récepteur de l'Il-2 (interleukine 2). Ils sont
nécessaires au maintien de la tolérance immunitaire, c'est-à-dire qu'ils
permettent la tolérance des antigènes du soi et des antigènes non dangereux,
ils suppriment aussi les effets des lymphocytes T effecteurs en fin de réaction
immunitaire. Ainsi, si les Tregs ont un défaut, la tolérance immunitaire n'est
plus assurée et des lymphocytes T effecteurs peuvent s'en prendre à des antigènes sur des
cellules du soi, et causer une maladie auto-immune.
Un défaut d'expression des molécules de
co-stimulation : ces molécules sont nécessaires
à l'activation des lymphocytes T lors de la rencontre avec l'antigène. Le CD28 (cluster of
differenciation 28) est une protéine qui se situe sur les LT, elle fournit un
signal de co-stimulation (positive), nécessaire à l'activation des lymphocytes T. De plus,
après activation des lymphocytes T, cette molécule permet leur régulation négative, pour
s'assurer que ce ne sont pas des lymphocytes T autoréactifs. On trouve chez de nombreux
patients atteints de SEP, des lymphocytes T autoréactifs qui ne possèdent pas la molécule
CD28 à leur surface, ils n'ont donc pas pu être soumis à une régulation
négative.
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